Est un traitement de surface au laser excimer aboutissant au bout de 6 mois au même résultat que le Lasik. Mais le déroulement des opérations et du suivi postopératoire sont différents.
On réalise initialement une simple abrasion de la couche superficielle de la cornée (l’épithélium) dans la PKR.Ce traitement superficiel n’ a pas de volet remis en place. L’épithélium de recouvrement enlevé au centre permet au laser d’agir directement
La photokératectomie réfractive (PKR) consiste à aplatir le centre de la cornée chez le sujet myope et la périphérie de la cornée chez le sujet hypermétrope en appliquant directement le laser excimer à la surface de la cornée, sans découper au préalable le volet cornéen (capot) qui caractérise le Lasik.
C’est une méthode éprouvée aux résultats semblables à ceux du lasik au bout de quelques mois. Son seul véritable ennui en dehors de la douleur transitoire du premier jour est l’apparition d’une cicatrice transitoire ( quelques mois habituellement) nommée haze ( brouillard ).
Elle peut être associée à des traitements adjuvants pharmacologiques durant l’intervention (Mitomycine: amycetine diluée…). Ces antimitotiques locaux inhibent la synthèse ADN et agissent très vite, elles n’ont pas d’effet générale. Le haze est lié aux irrégularités transitoires de lame basale épithéliale qui permettent la pénétration de TGF béta épithélial et l’hyperplasie des myofibroblates du stroma antérieur.La mitomycine réduit la prolifération cicatricielle, la repopulation stromale antérieure et la densité finale des cellules myofibroblastiques progénitrices du stroma antérieur.Le produit à 0,02 % ou 0,01 % est posée sur le stroma cornéen durant 10 à 30 secondes, voire plus longtemps en cas de retraitement. Mais ce produit peut diminuer la prédictibilité des résultats réfractifs.
En 2012 une publication montre qu’avec 16 ans de recul le procédé est sûr et efficace même avec les logiciels plus rudimentaires de l’époque.On sait aussi que le procédé place à 99,9 % à l’abri du risque ectasique aussi au moindre doute la PKR est préferée au Lasik.
La majorité des chirurgiens expérimentés réservent actuellement le laser de surface :
– aux faibles ou moyennes amétropies,
– aux fortes amétropies en associant par principe une imprégnation d’amycetine diluée,
– aux cornées présentant une irrégularité ou une asymétrie,
– aux cornées très minces (inférieures à 500 microns) ou à facteur de risque lasik,
– à des nécessités d’aptitude,
– à un choix délibéré par le chirurgien ou le patient.
Avantages
– Simplicité : la PKR évite l’apprentissage difficile de la découpe du Lasik et les complications potentielles de cette découpe du volet cornéen,
– Efficacité : au final, les résultats visuels de la PKR sont les mêmes que ceux du Lasik pour les myopies et les hypermétropies de moins de 4.00 dioptries,
– Coût : le coût de la PKR est inférieur à celui du Lasik
– Les résultats à terme sont similaires à ceux du lasik
Inconvénients
– Le confort à court terme de la PKR est nettement moins bon que celui du Lasik. Dans les études comparatives, plus de 90 % des patients préfèrent le Lasik à la PKR.
– La douleur induite par la PKR est réelle et dure en moyenne 3 jours. Elle nécessite un traitement antidouleur ou calmant, dont l’effet n’est cependant le plus souvent que partiel. Chaque individu présente un seuil personnel de sensibilité et certains supportent assez bien la PKR, d’autres non.
L’épithélialisation après PKR se fait en 2 à 4 jours et comme après tout laser excimer le nombre de cellules kératocytaires se réduit transitoirement (Rajan).
Une lentille de contact pansement est très souvent posée pour 1 à 4 jours.
Le délai de récupération de la vision est plus long que pour le Lasik. .La vision s’améliore au cours des premières semaines, mais avec de fluctuations. Au 2-4 ème jour , il est possible de retirer la lentille pansement. La pose de celle ci n’est pas systématique mais en France 3 lentilles seulement ont un agrément pour lentille pansement: Seules 3 LDC ont un marquage CE pour usage thérapeutique: N&D (Alcon), Pure Vision (B&L) et Oasys (J&J L’’acuité visuelle commence à s’établir avec une impression de léger flou, qui se dissipe progressivement durant le premier mois. La reprise d’une activité professionnelle est possible dès le 3 ème jour.Le port de verres teintés (lunettes de soleil) est fortement recommandé si il y a une forte exposition lumineuse.. Au troisième mois la vision sera semblable à celle atteignable en Lasik.
– La réaction de cicatrisation de la surface de la cornée, variable selon les individus, peut gêner la vision nocturne et altérer la précision de correction optique. La cicatrisation « haze » peut en particulier faire régresser partiellement le résultat visuel obtenu initialement au cours de la première année. Il faut notamment éviter l’exposition solaire ou la grossesse pendant les 6 mois suivant l’intervention, car ces facteurs peuvent influencer la cicatrisation. Comme la cicatrisation est longue le risque infectieux devient plus important que pour le Lasik tout en étant extrémement rare.
– La cicatrisation complète n’étant achevée qu’en 12 à 18 mois, les retouches éventuellement nécessaires ne peuvent être pratiquées qu’au terme de ce délai, alors qu’en Lasik elles peuvent être pratiquées 1 à 8 mois après l’intervention (en pratique 1 mois par dioptrie de myopie initiale).
Les complications graves de la PKR sont extrêmement rares. Il s’agit donc d’une technique très sûre.